Tic. Tac.
Tic. Tac.
Tic. Tac.
C'est marrant, comme ça passe lentement.
Temps de merde.
ça va vite quand on kiffe, sinon, c'est mort.
ça va faire bientôt une heure et demie que j'tourne en rond.
Là, dans la piaule attitrée de Madame la Pute.
Un peu par-ci, un peu par-là, à faire les cent pas.
T'aurais déjà du être là.
Tu vas me planter, hein ?
Tu dis que tu viens, puis après tu viens pas.
Putain, ça m'étonne pas.
« Non mais regarde-toi, pauv'cruche. »
Vas-y, arrête de t'agacer, Maksim.
J'me pose sur le pieu, bien rangé hein, pour pas qu'on voit que d'autres sont passés.
J'allume une cigarette.
J'ai fait des efforts, en plus.
J'ai mis des jarretelles, puis du maquillage, puis des talons aiguilles.
J'ai pas l'habitude.
Mais on fait gaffe quand on a des clients haut placés.
« Chier. »
Faut en plus que la cendre me crame la cuisse.

La porte !
Tu es là.
J'avoue que quand j'te vois, j'suis en sueur.
Et encore plus depuis que je t'ai sortie de la merde, l'autre jour.
Et aussi depuis que je sais que t'es notre nouvelle Reine.
ça te donne encore plus d'envergure.
Alors putain, ce que j'ai envie que tu me baises.
Pourquoi tu l'as jamais fait, en vrai ?
T'as peur que je sois trop sale ?
« J'ai cru que tu viendrais pas. »
T'aurais pu.
Après tout, tu me dois rien.
Puis, t'as de nouvelles responsabilités maintenant.
J'dois dire que te voir entrer ici, c'est un putain de privilège.
« Je te salue, Infernale. »
J'baisse la tête en guise de révérence.
C'est la tradition.
Signe d'obéissance et de loyauté.
« Et je suis désolée pour Bauer. J'ai cru comprendre que vous partagiez quelque chose... d'intime. »
J'suis pas jalouse.
Pas possessive non plus.
J'te jure, c'est vrai !
Enfin, j'en sais rien.
Peut-être que je l'envie un peu.
Mais elle au moins, elle avait une bonne position.
Moi j'suis qu'une pute, que tu verras que quand les autres regarderont pas.
Faut que j'arrête de me faire des idées.

Ta gueule et suce.

Pando