1. Who i am
Autumn, joli nom que tu portes là. Manifeste de ta douceur et de ton innocence naturelle qui pourtant finissent, comme les plumes d'automne, irrémédiablement par s'envoler. Elle est partie loin la gamine terrorisée, qui avait encore besoin d'être sauvée par la mère adorée.
Winter, ironie de la chose, c'est ainsi que tu as fini par te surnommer. La froideur emplissant ton petit cœur brisé en mille morceaux, striant ton visage crispé par une colère profondément éprouvée. Tu grandis, c'est ainsi, et tu évolues. Te montrant plus glaciale que tu ne l'aurais jamais cru.
Cohen, la lignée, celle des grands. Peut-être ton affiliation est imméritée, dans tous les cas tu t'y sens comme à la maison. Peur, pendant longtemps, de ne jamais vraiment trouver ta place, en dépit de ta sauveuse et incroyable maman. Mais maintenant, tu les as rejoins par le sang, celui-là même qui goutte sur tes plumes ébènes.

2. mes cris sur la terre.
Terrible Onze Septembre qui t'a vu naître. 1985, l'heure n'était alors pas encore funeste. Pour autant, pour toi, la malédiction t'a touchée alors même que tu n'étais qu'un fœtus. Enfant non-désiré, tu en auras vu des vertes et des pas mûres. Origines bafouées par ta propre naissance, marquant à jamais ta couleur de peau quelque peu foncée. Trahison que ce sang de bâtard qui coule en tes veines, affichant ainsi ta facette haïtienne. Ton jeune âge n'aura ainsi jamais pu te protéger, pas même d'un abandon en plein milieu de la forêt alaskéenne. Véritable conte de fées, qu'on chantonne par-delà les arbres et les murs. Le cauchemar de toute une vie, que doucement, en tremblotant, tu murmures.

3. mes tourments ventriculaires.
Le palpitant s'effrite, cesse même de battre. Chagrin qui a fini par complètement t'assécher. Plus aucune larmes ne peut couler pour cette femme que tu as, jadis, aimé. Avant de réaliser la moquerie de la chose, te rejetant comme une vulgaire boule de papier. A la poubelle, c'est ainsi que ton cœur a fini. Te posant cette éternelle question, te torturant encore et toujours par une ultime interrogation : pourquoi finis-tu par être abandonnée ? Le sang qui te repousse, le corps qui se détourne. Des êtres pour qui tu aurais tout donné qui n'ont de cesse de t'ignorer. Tu tombes de haut, de bien trop haut. Ne pouvant alors atteindre le sommet que par le biais du pouvoir des Cohen.  

4. mes espoirs éphémères.
Tes doigts appuient sur les touches de l'appareil, manipulent avec dextérité le graal qui te permet de gagner ton pain. Ton regard capte les beautés ténébreuses capturées par ton objectif. Ton âme d'artiste envisage déjà les retouches que tu pourrais apporter aux images défilées, celles-là même qui pourraient t'aider à te rapprocher un peu plus de ton fin projet. Un jour, ta galerie, tu l'ouvriras. Tu n'es pas peintre, tu n'esquisses pas toi-même tes propres dessins, mais tu es une experte dans ton domaine. Un jour, ton nom de photographe écumera les plus grands journaux, parviendra à arracher les meilleurs clients. Pour le moment, tu te complais toutefois dans ton indépendance, performant cet art dans lequel tu excelles tant.

5. mon cocon mortifère.
Rêveuse - Discrète - Tolérante - Passionnée - Loyale - Souriante (selon les moments)
Anxieuse - Émotive - Influençable - Imprudente - Refermée - Froide (en apparence)

6. Species in me
Corbeau moqueur, voilà ce que tu es depuis bien moins d'une année. Rituel organisé en 2018, embrassé les bras écartés.

3. powers
DON UNIQUE - Mauvais Présage : Tu possèdes cette capacité d'annoncer la mort de l'individu à tes côtés. Tu dois toucher sa peau nue par la tienne, et plonger tes yeux dans les siens afin de percevoir le sort qui lui est réservé. Tu ne peux qu'apercevoir la Mort, qui attend patiemment que sa proie s'adonne à elle. Ta vision n'est toutefois pas intangible, et peut être sujette à différentes interprétations, tant elle se révèle floue. Tu ne peux qu'être garantie du temps compté de la cible qui marque ta vision. Le présage annoncé par tes soins te laisse toutefois des séquelles, égarant ton esprit dans les limbes de la mort, comme si tu vivais ton décès et non celui de la personne à tes côtés. Tu es alors marquée pendant plusieurs nuitées par cette incertitude qui te traverses du fait de la séquence perçue, ironie de la nature qui se moque du corbac éternellement condamné à jouer entre la mort et la vie, toutes deux irrémédiablement entremêlées.