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 Infamous Roomate ♦ Artiom


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
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Yeva rejoint une chambre d'hôpital, je demeure comme hagard. Je passe mes doigts dans mon cou, mes mains tremblent. Les faits me concernant m'ont été notifiés par le Ministre, je l'ai senti comme gêné mais je ne parvenais pas à écouter. J'ai commencé à gratter les traces laissés sur mes poignets par les fers. Je me laisse guider par ma connaissance des lieux, frottant nerveusement en m'énervant de ne pouvoir retirer cette sensation. J'ai des fourmis dans le cou, depuis la gorge jusque dans le bout de mes doigts. Je les secoue, entre temps, sans parvenir à les chasser. Je serre les poings, les rouvre, mes jeux de doigts ne m'aident plus, ne me soulagent pas, ne sont pas suffisants. Je tape mon poing droit dans ma main gauche et je me mords nerveusement la lèvre.

Je réalise seulement maintenant. Je n'ai rien sur moi. Pas mon ordonnance, je n'ai rien sur moi. Je n'ai rien du tout. Les yeux écarquillés, je sens mon souffle qui s'accélère. Qu'est-ce que je vais faire ? Je ne peux pas retourner auprès de Yeva comme ça, je ne peux pas être vu comme ça. Je m'arrête soudain, contemple mes mains. Seigneurs. Je passe la main contre mon menton. Je ne vais pas y arriver, je n'ai aucune issue. Je n'ai aucune solution. Les médecins passent dans les couloirs, plus ou moins pressés, les patients, plus ou moins pressés. Je m'arrête à un bureau, je lève les yeux, celui des infirmières.

Il me faut... il me faut... une pharmacie, n'importe laquelle. Celle de l'hôpital. Je passe les mains contre mon visage. Il me faut une douche, d'urgence. Finalement, je me laisse tomber sur place, en plein milieu du chemin. Frappe une fois le sol. Les gens dans tous les sens. Tous les blessés. Le Tsar est mort. Regarde mes doigts, ma propre chair sous mes ongles. Mes joues trempées. Essaie de respirer, de reprendre ton souffle. Je me remets debout, ramène mes cheveux vers l'arrière. Ce n'est qu'un cauchemar, un simple cauchemar. Ce n'est qu'un cauchemar, je vais dormir et demain, les choses normales auront effacé cette horreur. Je passe les doigts contre mon crane, une bosse. Mais où es-tu Dorreh ? Je frotte mes paupières. Je suis plus fort que ça, je ne peux pas m'effondrer. Le Tsar est mort ! Dorreh est parti et je suis un... traître ?

▬ Je suis Ilya Karenine, j'ai une ordonnance enregistrée... Seule chose qui me reste. Est-ce que je... je pourrais... enfin avancez-moi les boîtes et je vous les règlerai...

J'ai besoin de prendre quatre somnifères et de dormir. Où que ce soit, même. Pendant qu'elle me dit que ce n'est pas possible, je me penche au-dessus de son bureau pour prendre le téléphone, pendant qu'elle peste. Je dois m'y reprendre à deux fois pour composer le numéro de Daria. Elle sait, elle comprend, elle comprendra. Répondeur. Mon cœur s'emballe.

▬ Attendez... Seconde chance. Ça sonne trois fois avant qu'il ne réponde. Papa, écoute je n'ai pas le temps de me battre avec toi, j'ai besoin que tu fasses un virement pour l'hôpital, pour que je puisse récupérer mon traitement. Ils ont la copie de mon ordonnance et je n'ai... ma voix se brise... le ministre m'a dit que mes comptes sont gelés, mes biens saisis, je ne sais pas quoi faire, et je...
▬ Ilya, Ilya, calme-toi s'il te plaît. Je me raccroche au téléphone comme s'il s'agissait du dernier fil qui me tient debout au-dessus du vide. Bien sûr que je vais t'aider... je porte la main à ma bouche, appuie sur ma lèvre. Mais tu me dis où tu as fait transférer ta mère, et la fais sortir.
▬ Qu... quoi ? Je ne comprends pas. Je ne comprends pas, ce qu'il dit, ce qu'il veut. Attends, je te demande de l'aide et toi tu veux me faire chanter ? Mon ton se durcit. Je me raidis, passe la main contre ma nuque.
▬ C'est simple Ilya, laisse-la sortir et je t'envoie ce que tu veux...
▬ Si elle sort, elle va déambuler n'importe où, faire n'importe quoi et elle va se tuer ! C'est ce que... peu importe, envoie-moi de l'argent s'il te plaît.
▬ Je t'ai vu, Ilya, à la télévision. Qu'est-ce que tu as fait ? Si tu ne peux pas payer la chambre, ce n'est qu'une question de temps avant qu
▬ Envoie. Moi. De l'argent. Maintenant.

Une fois encore, il essaie de négocier et je sens mes nerfs à vif, trop à vif. Je claque le téléphone après lui avoir crié d'aller brûler en enfer avec « tous les autres ». Je passe la main sur mon visage. Je ne peux pas aller demander ça à Yeva... Je ne... Je ne peux pas rester auprès d'elle dans cet état. Un visage familier, qui semble aussi abruti et meurtri par les événements, mais familier, m'apparaît. Je me dirige vers lui, je l'ai souvent vu ici, malade, blessé, frappé...

▬ S'il vous plaît...
  Dim 20 Oct - 20:21
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Artiom Iejov
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Infamous Roomate
T’as un mal fou à te concentrer, t’as envie de vomir aussi et tu es secoué à la fois de spasmes et de frissons. Ta vision est encore floue, parsemée de points noirs et blancs, tout est trouble, la lumière te fait mal et tu dois souvent fermer les yeux pour ne pas rendre de la bile sur tes chaussures. T’as du sang séché plein la gueule, lorsque tu as réussi à monter ta main pour frotter ton visage – tes yeux surtout mais ça a été compliqué – tu as découvert des tas de petites coupures et éraflures. Tes mains tremblent, t’as envie de vomir et en même temps t’es secoué de vives douleurs qui, même si tu voulais te pencher en deux, t’empêchaient de régurgiter. Alors tu prends de longues inspirations par la bouche, entourant de tes bras ton torse et tes muscles, essayer de calmer la douleur qui faisait comme un flux et un reflux dans tout ton corps. Comme si des exercices de respiration pouvaient calmer l’horrible migraine qui te donne l’impression que quelque chose pousse les os de ton crâne depuis l’intérieur, de plus en plus fort, avec une détermination qui te laisse pantois.

Lorsque tu avais repris conscience, perdu, tremblant de froid et tout à la fois de chaud, tu avais entendu la voix de Lena. Lena toujours là dans tes pires moments. Tu claquais des dents et elle avait essayé de te faire marcher, tes jambes avaient du mal à supporter ton propre poids. Par Mauvais Œil, qui t’avait piétiné ? Tu ne savais plus bien ce qui t’avait mené dans cet état et, la bouche trop engourdie, tu n’étais parvenu qu’à moduler un gémissement interrogatif lorsque tu avais trouvé assez de souffle pour lui demander ce qui se passait.

Qu’est-ce qui se passe ?

Autour de toi ça bouge, ça crie, ça pleure, ça parle. Des gens en blouse passent, se fraient un chemin parmi les gens assis parfois à même le sol, d’autres quémandent, de passer en premier, crient face à l’accueil, demandent où sont leurs proches. Toi t’es assis comme un con sur un siège à essayer de retenir les grognements que tu as envie de lâcher. Toute la colère qui t’avait étreint lorsque tu avais laissé couler la malchance sur la place a disparu au profit d’une immense lassitude et d’une peur concentrée tout à la fois sur ce qui s’était passé et sur la disparition de Léna dans un couloir. Tu n’as pas entendu ce qu’elle te racontait. Est-ce qu’elle allait revenir ?

Tu la cherches avec des yeux fatigués – qui peinent à rester ouverts, gonflés. Alors que tu cilles avec difficulté, c’est quelqu’un d’autre qui s’arrête devant toi. Un instant, tu espères un toubib, qu’on te prenne en charge, que tu puisses retourner chez toi, te cacher sous ta couette et essayer de mêler tout ce qui s’était passé. Pourtant, ton sauveur n’a pas l’air en meilleur état que toi. Lever la nuque pour pouvoir l’observer te fait grincer des dents, des flashs derrière les yeux te les font fermer et froncer le nez. Inspiration. Expiration. Calme tout ça, Tioma.

Tu rouvres péniblement les yeux. Tu ne comprends pas sa demande. Ton regard se coule lentement vers ta droite où la chaise qu’occupait Lena est vide. Il veut ça ? Mais … et si … et si Lena revenait ? Et si elle voulait s’asseoir ? T’as envie de chialer, comme un gosse qui attend sa mère à la caisse et met du temps à revenir. La panique grimpe et t’étrangle. Tu veux dire non, tu veux lui dire de partir. Tu renifles. Putain, ça te fait mal, c’est bloqué, tu t’étouffes et tu tousses.

Ton poing se crispe, serre avec force un muscle, pour t’empêcher de te plier en deux et aggraver les spasmes. Quelques inspirations paniquées. Tu papillonnes. Tu vas devoir expliquer ça dans un rapport ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Une autre quinte de toux et tu grimaces. L’homme est toujours face à toi. « Je … » Non. NON. Non il ne peut pas. « Sais pas si elle va revenir… v’pouvez… » T’es déjà à bout de souffle. Te faut quelques secondes pour reprendre. « Prendre sa place. »
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  Lun 21 Oct - 12:29
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Ilya K. Romanov
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Prends ton crâne entre tes mains. Quelques mètres entre l'envie d'exploser et la délivrance, et le sommeil, et la paix de l'esprit. Quelques mètres, quelques billets, quelques petits riens entre l'envie de s'arracher le visage et un peu d'apaisement. Le palpitant est douloureux, il claque plus fort et il claque plus vite. À droite, à gauche, des gens, un chaos que je regarde au ralenti sans parvenir à me montrer empathique envers n'importe lequel d'entre eux. Chacun a mérité son sort, chacun a mérité la vie qui l'attend. Des lâches. Des gémiards dans l'ombre. Des lâches. La honte ne parvient pas encore à totalement prendre possession de moi, écrasée par l'élan de colère et la peur du vide qui s'ouvre sous mes pieds. Redresser le visage. avoir les mains qui tremblent. Je dois me débarasser de cette sensation de crasse, et tout ce qui s'est déroulé aujourd'hui partira avec. J'ai besoin de m'éloigner de tout ce qui me ronge, et de me retrouver seul avec mes sentiments, seul avec mes émotions pour avoir la moindre chance de pouvoir les laisser parler et respirer. Je me sens détruit, je me sens tellement mal.

Les âmes errent tout autour, et je les regarde comme s'ils ne faisaient déjà plus partis du même monde que moi. Tellement loin d'entre eux. Je devrais faire demi-tour, retourner auprès de Yeva et prendre sa main, la serrer et me charger de cette force qui la nourrit en permanence. Mais je ne peux pas, pas la priver de ses ressources pour affronter tout ce qui arrive. Elle a besoin de se préoccuper d'elle, d'elle seule. Elle est en deuil, elle est écrasée par la fuite des émissaires, par les horreurs, elle est écrasée et elle a besoin de pouvoir se mettre debout.

Et moi, qu'est-ce que je m'apprête à faire ? Taxer un pauvre diable qui passe – en plus je le connais, c'est à croire qu'il vit ici, je l'ai croisé des dizaines de fois dans ces couloirs sans qu'on ne passe l'étape des sourires polis et de la reconnaissance visuelle – pour passer pour un taré, en plus de quoi, un traitre ? Mon cœur se serre. Si je m'étais tu, qu'est-ce que ça aurait changé ? C'est que j'avais si peur pour Dorreh, j'avais peur de voir un cirque carnassier se passer sans qu'aucune voix ne dise stop. J'ai souvent joué au jeu du silence, celui du pouvoir, et les émissaires ont été très bons à ce jeu aujourd'hui.

J'ai envie de croire que tout va s'arranger. J'aimerais entendre que tout ira mieux demain et que le choix que j'ai fait, c'était le bon... L'homme en face est pris d'une quinte de toux, je ne peux pas l'aider. C'est terminé. Mes poignets sont esquintés, je ne veux même pas l'aider.

▬ Je...

Je passe la main contre mon front, essaie de me calmer. Essaie de reprendre ton souffle. Il me fatigue déjà, j'ai envie de déverser sur lui la colère qui me brûle les tripes, qui me dévaste le cœur... Je joins les mains devant moi, croise mes doigts et frotte les paumes l'une contre l'autre. Je n'ai plu de forces. Le Tsar a tout pris, il a tout écrasé et ensuite, il a disparu. Sa vie aura été une souffrance, et sa mort aussi. Je ne sais plus...

▬ Sais pas si elle va revenir… v’pouvez…

J'écarquille les yeux. Je ne puis rien. Rien du tout. Je lève les yeux, sur le plafond que j'ai déjà vu des dizaines de fois. Il ne pourra pas m'aider. À quoi bon ? À quoi je pensais vraiment ? Il n'y a plus rien entre moi et la folie familiale. Je finirai dévoré et je disparaitrai. Je joins les mains devant moi et l'observe, écrasé. Perdu. Ses prunelles qui cherchent autour de lui, dans l'espoir d'un retour. Je ne sais même pas de qui il parle. Mes mains sont trop douloureuses.

▬ Prendre sa place.

J'étends les doigts et, détournant le regard, pose ma main contre la sienne. Mon regard divague dans la direction opposée. Et je serre sa main, silencieusement. Que dire ? Que faire ? Tout a été vain, tout a été inutile, nous l'avons été. Nous avons perdu. Je soupire bruyamment. Pas la force, pas le courage de lui mentir alors je me contente de lever les yeux au ciel puis de me tourner vers lui, lui parlant comme à un enfant, me penchant sensiblement pour lui parler les yeux dans les yeux :
▬ Je ne sais même pas de qui vous parlez.

J'aurais dû me cloitrer dans mon château d'égoïsme, j'y étais très bien. Tout allait très bien. Je le parcours rapidement du regard, à la recherche d'une blessure majeure qui n'aurait pas été soignée mais il semble juste secoué, secoué physiquement et complètement perdu. Ma main quitte la sienne et je me redresse. Je ne peux pas m'en occuper... Je joins à nouveau les mains, prends sur moi pour ravaler toutes les gouttes salées qui pourraient vouloir inonder mes yeux. C'est étonnant que j'en ai encore. Ça ferait sourire Daria, ça la ferait sourire, ou la rendrait furieuse.

▬ On vous a pris en charge ?
  Jeu 24 Oct - 21:31
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Une main se pose sur la tienne, l’appendice est relié à ton nouvel ami, il te faut quelques secondes pour le comprendre et tout autant pour remonter de sa main à son bras pour pouvoir le dévisager péniblement. Tu le laisses faire. Le contact d’une peau contre la tienne t’irrite, te brûle et en même temps te rassure tellement, te rassénère, te permet de te concentrer sur ce qui se passe autour de toi. Les sensations virevoltent et se mêlent aux ressentis physiques, cherchent à s’installer et à instiller dans tes muscles quelque chose de nouveau. Tu es incapable de te concentrer sur quelque chose, tu as envie de vomir ta douleur et ta bile. Tu as quelques petits bruits paniqués qui masquent les grognements de douleur provoquées par des céphalées qui t’étaient jusqu’ici inconnues. Tu clignes des yeux, plusieurs fois, tu chasses les larmes qui menacent de couler. Tu ne sais même pas pourquoi elles sont, la douleur, la peur, la tristesse, l’incompréhension, le désarroi. Tu inspires doucement pour ravaler les sanglots que ce geste d’amitié te fait manquer de déverser. Tu voudrais hausser des épaules mais tu as trop mal, tu es trop perdu pour parvenir à concentrer un seul geste dans des muscles épuisés. Les coulées de sang séchés t’attirent le regard et te font loucher. « Pris en…. ? Non… ? Je… » Tu fronces les sourcils, essaie de te souvenir, qui est passé, qui t’a parlé. Tu fermes les yeux et tu dodelines du chef, manque un moment de sombrer et tu te redresses en grimaçant de douleur. « Non. »

Tu serres sa main, tu t’y agrippes, en attendant que Lena te revienne mais il t’abandonne et un couinement désolé, une amorce de sanglot t’échappe. La chaleur humaine te manque et tu inspires plusieurs fois, des glapissements presque paniqués. « Qu’est-ce qui s’est passé … ? » Les souvenirs te reviennent doucement, surtout des allégories de douleur, de sentiments, de pulsions morbides et une envie brutale et destructrice d’écraser une majorité de personne. Tu te souviens aussi d’une grande douleur, provoquée par du chagrin, le deuil. « Qu..qui est mort. Qui est mort. » Tes dents claquent, s’entrechoquent et tes yeux sont marqués par la fatigue et la douleur, tes lèvres prennent peu à peu la même teinte bleutée, tes traits se tirent et ta peau vire de plus en plus translucide. A défaut d’avoir une main à serrer, tu les mêles entre elles pour atténuer les tremblements, les pose sur un genou qui tressaute frénétiquement. Tu ne maîtrises plus tes nerfs. Tu te mets à sangloter. « Oh… oh non… »

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  Jeu 24 Oct - 23:09
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Ilya K. Romanov
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Il ne sait pas ce qu'il dit, il ne sait pas ce qu'il fait. C'est parce qu'il semble plus en rupture que moi que je prends sur moi pour être encore une fois celui qui sait, celui qui peut, celui qui. Je me mords la lèvre et baisse les yeux sur lui, le regard chargé de dédain mais le cœur emprunt d'une certaine pitié à son égard. J'avale tout ce qui déborde de peine, d'humiliation, les laissent s'accumuler salement au fond de moi. Dorreh est parti, avec Yulian. C'est ce que je voulais, pour ne pas avoir tout mis en jeu pour le voir se prendre une balle. Je noie mes doigts entre mes cheveux, les amène vers l'arrière. Je suis plus digne que n'importe lequel d'entre eux, Yeva et moi contre la lâcheté et contre tous ces abrutis. Un voile colérique se pose sur mes traits.

Non, pas pris en charge. Juste laissé là, à la portée de tous. Même à la mienne. Ce sentiment qui me permettait de me sentir bien. Une main dans la sienne, l'autre qui accomplit encore cet acte futile. Il a perdu la raison. Je fronce les sourcils, cherche son regard. Il me renvoie l'image de ce que je serai si... je dois trouver un endroit où dormir. J'ai besoin de me laver de tout ça.

▬ Qu’est-ce qui s’est passé … ?

Enfouis tout ça dans un coin de ta tête, ferme à clef et n'ouvre plus jamais. Plus jamais. J'inspire longuement et perds mon regard dans le vide, semble perdre le contact avec ceux qui nous entouraient il y a encore quelques instants. Ce qu'il s'est passé.

Le Tsar est mort. Claus est morte. Je pince les lèvres, je penserais encore pouvoir l'entendre gronder de sa voix autoritaire. Elle a toujours su dire ce qu'il fallait, avec le bon ton, au bon moment. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit morte. La vue des deux têtes éclatées ne peut pas être rejointe par le corps de Claus qui tombe lourdement. Pourquoi ? Pourquoi penser qu'il faut mourir pour une idée ? Mourir, ça n'a jamais servi à personne. Je frotte mes paupières de mes index et pouce, serrant et desserrant l'autre poing.

▬ Allez, allez...

Et en même temps, je lui avais bien dit que ses agissements étaient dangereux ! Tant d'orgueil, à vouloir assassiner lui-même en refusant aux prisonniers leur procès, en étant seul juge seul juré seul bourreau... Je lui avais dit qu'il mettait tout le monde en danger, et il s'est complu dans son délire, il s'est complu dans sa folie et son envie de pouvoir, au point d'agenouiller ceux qui lui vouaient leur vie, au point de se faire tuer ! … Sa voix me vrille déjà les tympans. Je soupire à nouveau.

▬ J'ai besoin de me laver les mains, dis-je avant de réaliser que cette pensée toute bête a été formulée à voix haute. Je sais, de quoi ça peut avoir l'air, vu de loin. Mais ce n'est pas qu'un acte de politesse, une petite manière. C'est un besoin. La mort du Tsar a créé des bousculades, beaucoup. Et je n'ose spéculer sur la suite des événements. Je suis déjà très reconnaissant de ne pas être en cellule. Prenez votre temps.
  Jeu 24 Oct - 23:38
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« Le… le tsar est mort. » Tu chuchotes presque, habitué au timbre imposé par les exercices de police ; ne pas affoler les victimes et les témoins, parler toujours à demi-mot des incidents, des morts, des drames. Le Tsar est mort, vive le Tsar ! Ca t’écrase, cette nouvelle te tombe – retombe – dessus avec la force d’un 36 tonnes. Tu hoquètes, renversé par le poids lourd de tes peurs, lorsque derrière lui passe un convoi exceptionnel. Surpris, tu souffles, dépité. « Claus… Claus est morte. » Cette fois, tu ne parviens pas à retenir tes larmes, la fin de ta phrase est noyée dans les sanglots, la douleur fait vibrer ta voix. Claus, ta première coéquipière, celle que tu avais longtemps considéré comme une amie, l’une des seules à te considérer comme tel. Sa trahison avait été la plus dure à avaler et à accepter.

Quel foutoir ç’allait être dans les prochains temps. Restructurer la police, le gouvernement, le couronnement de l’héritier, le choix d’un nouveau commissaire auquel il allait falloir s’habituer.  Un remaniement très certain dans la place des officiers, des créatures même à travers la fonction publique. Tant de traitres.

Un instant, tu penses que c’est les larmes qui te brouillaient la vue mais à force de papillonner, ta vision était de plus en plus trouble, tu ne distinguais plus ni formes, ni couleurs. Tu t’étouffes dans un sanglot, hoquète. « Je… je vois plus… p..plus rien. » Tu halètes entre deux sanglots, tes mains tendues devant toi n’agrippant que du vide, tu ne vois rien, les inspirations paniquées ne font qu’accroître le mal-être qui t’étrangle et t’empêchant de respirer. Tu sens ta tête qui s’allège, tes muscles se tordent, convulsent, tes dents claquent. La panique fait monter tension et coupe ta respiration et tu te sens presque partir.  
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  Ven 25 Oct - 22:26
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▬ Le… le tsar est mort.

Je cligne plusieurs fois des yeux, essaie de chasser de mon esprit l'image des chairs qui s'arrachent, les os qui craquent et la tête royale qui quitte son socle de chair. Essaie de me dire que ce soir, cette scène plus loin de moi, et encore plus loin le jour suivant. Je cligne plusieurs fois des yeux en observant l'homme. Quand la tempête blanche dévaste tout dans mon cœur, je pose les murs entre ma tempête et le monde. J'ai envie de me mettre à genoux, joindre mes propres larmes à son désarroi mais personne n'en a besoin, n'est-ce pas ? Je lui murmure que je sais. Simplement.

▬ Claus… Claus est morte.

Là, il se met à pleurer. Je baisse le visage et me mords la lèvre. Elle était d'un courage sans limite, je l'ai toujours vu comme la figure parentale et héroïque qu'elle était. Son visage sur cet écran, ajouté aux autres, a été une insulte en plus d'un coup derrière la tête. Parce qu'elle était trop forte pour se laisser berner. Je lui en ai voulu mais j'ai appris à pardonner aux morts. Surtout quand ils le restent. Ils n'y peuvent plus rien.

Ses mains se mettent à fouiller le vide, alors qu'il dit qu'il ne voit plus rien. Je fronce les sourcils, l'observe une seconde. Regarde mes propres mains. À quel point c'est difficile quand l'angoisse prend, quand elle accélère le souffle. Quand les lèvres s'assèchent, quand le cœur bat plus fort, quand la peur de ne pas pouvoir respirer empêche de reprendre convenablement son souffle. Oui, je sais que ça fait un point sur le cœur, comme une douleur aiguë et gênante, et que la peur écrase la cage thoracique. Mes doigts se mêlent aux siens, remontent le long de ses bras, sur ses épaules, sur ses joues et je pose mes pouces contre ses yeux.

▬ Shhhht... simplement. Je m'approche pour n'émettre qu'un murmure à son oreille. Parce qu'il sera inconsciemment obligé de se calmer pour m'entendre. Je garde les mains contre son visage. mes yeux se ferment une seconde, j'ai l'impression de perdre pied. Mais je tâche de rester délicat, pour ne pas lui faire mal. Mon crâne se pose une seconde contre le sien, sur sa tempe. Ne craignez rien, et respirez. Finalement, mes mains se retirent doucement de son visage et caressent ses paupières, puis ses joues comme pour y chasser les sillons humides creusés par ses larmes. Respirez, doucement.
  Ven 1 Nov - 14:50
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La panique s’accentue alors que tu sens un contact inconnu se faufiler contre toi, remonter de tes doigts à tes bras, une pression sur tes yeux et un souffle contre ton oreille. Tu as vu suffisamment de cruautés pour savoir à quel point tout peut mal finir, qu'un contact inopportun, une pression trop forte, une envie de nuire ne sont parfois que des impulsions. Tu as déjà oublié cet homme à tes côtés, ton esprit pédale, ralentit, accélère et se perd en conjectures, en pulsions terrorisées se nourrissant entre elles d'images toujours plus crues et plus cruelles. Ton cœur bat au bord de tes lèvres, menaçant de sortir en même temps que chaque inspiration difficile. Les flancs douloureux de crampes, des vertiges causés autant par le stress que par la respiration haletante te donnent l’impression de faire des tours sur toi-même, de plonger vers l’avant et de rouler, rouler, rouler. Tes poumons compressés par un étau que tu ne vois pas, que tu ne parviens pas à retirer, ce malgré une main crispée sur ton torse à la recherche d’un poids imaginaire à t’enlever. L’autre main tremble, à chercher quelque chose de concret à faire pour te permettre de te libérer de toute cette panique qui te mange l’esprit aussi sûrement que la douleur te taraude les nerfs.

Il ne te vient même pas à l’idée d’attaquer celui qui t’intime de te taire et sous ses gestes, malgré la sueur froide qui te trempe le corps, tu sens ta respiration se calmer. Le sifflement paniqué accompagnant chaque inspiration se fait plus ténue, les larmes de stress, de peur et de douleur, celles morales d’avoir perdu autant un repère qu’un être cher ne coulent plus que par gouttes, celles d’une douleur physique qui prend le pas, cause ou conséquence d’instants terribles de réalisation.

Le contact de l’autre, plus léger, les gestes doux, les paroles chuchotées finirent par te permettre de retrouver un semblant de calme. La respiration un peu plus régulière mais la douleur toujours présente, qui te vrillait le crâne et n’était plus sourde, ni lancinante mais qui t’écrasait le crâne, les yeux, le corps. Les mains jusque là perdues à chercher le vide s’agrippèrent à la personne comme à une bouée, un rocher dans le vide visuel et maux. Tes doigts se glissèrent dans le tissu pour s’y accrocher, nez et bouche pressés contre une épaule, les yeux toujours fermés de peur de découvrir que tu n’y voyais toujours rien. Ton corps tremblant, parcouru de soubresaut, avait oublié sa fatigue pour concentrer toutes les sensations dans la migraine qui te déchirait le crâne. Peu t’importe que tu essuies les larmes, le sang et la morve sur l’épaule de l’autre tant que tu sens sous toi, contre toi, quelque chose auquel te raccrocher.
  Mar 5 Nov - 13:34
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Mes doigts contre ses paupières. Plus rien ne me porte. Le vide, c'est le vide qui m'envahit et j'ai envie de... j'ai besoin de mon traitement pour ne pas avoir envie de disparaître. À cet instant, je concentre tout ce que je peux de mon attention sur lui. Il le faut, pour calmer sa peur à lui, pour que mes chuchotis couvrent tous les brouhahas environnants. Je ne le supporterai pas, je ne pourrai pas. J'ai toujours les fourmis dans mes doigts, dans mes poignets et jusque dans mes bras. La peur me crampe l'estomac, je ne tiendrai pas. Sa main cherche à chasser le point, le point qui accélère les battements de son cœur et je reste contre lui, ainsi, un moment. Sans violence, à simplement maintenir mes mains contre lui. Finalement, les élans du palpitant se calment, essaient de s'entendre. Un frisson me parcourt tout entier et soudain ses doigts tordus de vide me saisissent. Je le lâche brusquement. C'est trop tard.

Le voilà fourré dans mon épaule. Je baisse le regard sur lui, sans comprendre ce qu'il attend de moi. Je ne suis pas bon pour éponger les pleurs des autres d'ailleurs ! Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire, ce n'est pas comme ça que je supporte les gens... je ne veux pas éponger leurs peines ou leur détresse. Oh Seigneurs... il a la tête collée contre moi et il ne semble pas vouloir s'en décoller. Je garde les bras écartés, je ne vais pas lui caresser l'épaule tout de même... Finalement, dans une gymnastique improbable, je retire ma veste à la volée et laisse le visage de l'homme dedans :
▬ Je vous la laisse....

Je fais un pas en arrière et jette une oeillade vers mes mains. Vers le couloir. Je retire mes bagues que j'enfonce dans mes poches de pantalon, de crainte que les gardes royaux ne se disent que pour compléter les décisions de feu le Tsar et du ministre, on ne doive me les prendre. Je passe les doigts contre mes paupières.

… Il y a son sang sur mes mains. Je lève les yeux au ciel, voilà maintenant je vais attraper une hépatite ou toute autre maladie à cause de cet inconnu qui est venu se moucher dans mon épaule. Je recule d'un pas et tends le bras dans sa direction, sans réellement espérer le toucher toutefois :
▬ Restez là... quelqu'un va venir, ou revenir, peu importe.

J'ai besoin d'air... je porte le regard une fois encore sur mes mains.
« « Alors tu es coupable des mêmes sévices que ceux qui t'entourent : tu as trahi ton pays et, plus encore, tu as trahi ton Tsar. Ton destin est irrévocablement lié au leur. Tu subiras le même sort. » J'ai besoin de respirer, j'ai besoin de sortir d'ici. Je regarde autour, voir si la personne qui accompagne ce pauvre sir est sur le retour... ma main vient se caler contre son épaule et mes doigts le serrent pour l'empêcher de s'en aller dans n'importe quelle direction :
▬ Je ne peux rien faire pour vous. Calmez-vous, ça ira.

  Mer 6 Nov - 3:03
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