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 Errance en pâmoison [PV]


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Viggo Gorski
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Viggo Gorski
Impétuosité : 28
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Errance en pâmoison
Ilya & Viggo

La souffrance prend des chemins différents. Elle crée même des rivières. À nous d'apprendre à la laisser couler sans tenter de la retenir.
Il y a deux ans.

Thème musical

Il ne devrait plus être là. Pénitence. Certains le perçoivent ainsi. Une seconde chance pour bien faire les choses. Néant. Parce-qu'il ne connait que ce vide. Celui qui murmure à ses oreilles - à son esprit - et qui l'a prié de le nommer Koldun. Toujours quelque chose à dire. La langue du silence, le sorcier ne connaissait pas. Son avis il le donnait sur tout ce qui les entourait. Constamment. Ou presque. Il se taisait quand il observait. Quand il semblait se repaître des émotions qui traversaient les gens, alors même que Viggo commençait à peine à s'y habituer. Perturbant. Voilà ce que cela était. Mais l'ancien flic gardait toujours contenance. Ses gestes rappelaient sa sensibilité qui se voyait pourtant terrée dans l'intimité de ses amants, ou dans le griffonnage de ses croquis. La vie ne pouvait plus être comme avant. Quand on vous arrache la vie, on vous arrache vos repères. Mimer. C'était ce qui lui restait. Faire comme les autres. Se plier aux désirs de la société, sans pour autant avoir d'objectif. Obsessif. Toujours un peu. Malgré lui. Folie. Que de continuer à veiller sur Lui à distance. Que pouvait-il faire maintenant qu'il n'est plus flic? Toujours ce vide qui lui répond. Koldun qui lui rappelle que la vie mérite d'être croquée et vénérée. Avec sa puissance, ils pourraient accomplir de grandes choses, aider beaucoup de mortels. Amertume. Il devait lui rappeler qu'ils étaient cantonnés dans un quartier, pucés tels des animaux. Peut-on sauver le monde quand on ne sait pas se sauver soi-même? Il n'y croit pas. Pourtant il dispense encore des actes de pures bontés.

Assis à côté de son collègue, une main sur la sienne. Il lui parle. Il l'apaise. Il ne se rend pas compte du pouvoir qui passe à travers lui. Il ne sait pas que Koldun est à l'oeuvre, quitte à ce qu'il prenne sur lui un peu plus tard. Un accident. Renversé par une voiture. Cette normalité - ce rappel de la mort - lui donne presque une sensation de bien être. Anormale. Et pourtant, voir que le monde continue de tourner comme avant est d'un réel réconfort depuis qu'il est mort. Phrase absurde. Phrase qui ne devrait pas exister. Cette réalité - de plus en plus fréquente - de résurrection, lui glace le sang. Lui rappelle ces histoires que sa mère lui contait étant enfant. Il ne pensait pas que cela existait réellement. Il croyait aux mythes, sans penser que eux croyaient en eux. Mortels. Certains plus aptes que d'autres à les accueillir. Le chaman lui avait expliqué tout cela. Il ne se montrait pas avare de ses connaissances. Viggo faisait de même. Le russe faisait en sorte de l'éduquer sur cette société qu'il méconnaissait même s'il l'a vu grandir. C'est ce qu'il lui disait. Il n'avait pas d'autre choix que de le croire. Jusqu'à un certain point. Certaines histoires étaient trop épeurantes, même pour lui. Il ne supportait pas avoir en son sein un être qu'il jugeait violent ou encore cruel par ses actes. Une autre époque. C'est ce que clamait Koldun. Il ne voulait pas approuver, ayant peur de lui donner toujours un peu plus accès à lui-même.

Après quelques mots de réconfort, il sortit de la chambre. La porte se referma en douceur à son passage, et il ne put que passer une main dans ses cheveux détachés pour se vider l'esprit. C'était rassurant un accident, mais cela restait éprouvant. Même si sa conscience de la mort avait changé, il savait comme elle pouvait détruire des vies dans son passage. Pas que celle de l'élu, celui qui doit trépasser et peut-être même revenir, mais celles de ceux l'entourant. Il poussa un soupir. Il n'aimait pas sentir la mélancolie le gagner, suivie d'une panique incertaine. Celle de ne pas avoir sa place dans ce Moscou qui l'a vu renaître. Marchant dans les couloirs, il pensait déjà s'aérer, trouver un divertissement, n'importe quoi...Et il te vit. Altier. Tu l'as toujours été pendant ces soirées. Perturbé. Il le sentit à travers les filaments. Plus fort que lui. Ça s'agrippait à lui, l'obligeant à partager...ton chagrin? Il fronça les sourcils. Le monde des émotions étaient encore bien trop flou, mais peu à peu, il distinguait ce que chacun ressentait, secondé parfois par Koldun qui semblait fier de les reconnaître avant lui. Pourquoi est-il venu à toi? Attraction. Du chaman qui voulait s'abreuver de tes émotions. Compassion. Parce-que la mort n'a pas su emporter ça de lui. Il ne pouvait résister à une âme en peine. Distraction. Cela le sauverait de son vide intérieur.

«Excusez moi.» Il attendit que ton regard plonge dans le sien. Attendit que la connexion ait réellement lieu. «Ilya c'est cela?» Il se souvenait de ton nom. Sa mémoire. Toujours elle, même après la mort. «Je sens que ça ne va pas...peut-être devrions-nous marcher un peu, prendre l'air, qu'en dîtes-vous?» Courtois. C'était inhabituel. Pas le choix. Il savait de quel monde tu venais. Il n'avait que la place de l'agent de sécurité. Rien de glorieux. Pendant un instant, il se demanda si son idée était bonne. Il se demanda de quelle couleur ses yeux t'apparaissaient. Si tu percevrais le mauve. Si tu aurais peur de lui. Certains avaient un geste de recul. Un regard de mépris. De dégoût. Pour le moment, il n'avait écouté que ton émotion, que ce qu'il percevait de toi.

Comble un peu sa vie, il en a tant besoin.



(c) DΛNDELION
  Lun 23 Sep - 0:20
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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
Impétuosité : 165
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Son regard se perd vers le jardin, au loin. Même moi, quand j'allais près de cette fenêtre, je ne le voyais pas mais je parvenais à l'imaginer. Je le décrivais à ma mère qui regardait, qui le voyait prendre vie sous ses yeux ébahis. Je jouais avec la frontière entre la fantaisie et la démence et je choisissais de faire de son imagination un peu de fantaisie.

Mais j'ai bien vu qu'elle m'en veut. Elle m'en veut, je le vois dans son regard et elle ne comprend pas pourquoi elle reste enfermée là pendant que Le Père est à l'extérieur, en train de vivre sa vie, heureux, salaud, elle ne supporte pas cette idée. Je déploie montagnes d'efforts pour rendre la situation moins pénible et parfois, il lui arrive de poser sa main sur la mienne. Il semble émaner d'elle assez de forces pour revenir à la réalité et soudain, elle me dit que tant que je serai là, il n'osera pas s'en prendre à elle.

Elle est devenue amère avec les années. Elle a essayé de mourir, de s'enfuir, de se faire virer, de les lacer, de leur balancer sa merde au nez, elle leur a tout fait. Je m'assieds non loin de la porte, epoussette mon pantalon d'un geste distrait et me cale dans le fauteuil pour les visiteurs qui ne me connait pas bien. Je ne sais pas si Daria vient la voir, elle me dit que « parfois » mais La Mère dit que ce n'est pas le cas. Je la regarde s'affairer sur un morceau de mousse coloré avec une paire de ciseaux en plastique, pour les jeunes enfants. Elle confectionne des pétales, et se plaint de ne pas avoir de colle. Je hausse des épaules. J'ai encore les mots crachés à Dorreh sur le bout des lèvres, et ça a mauvais goût. J'ai simplement besoin d'un peu de calm...
▬ Amène-moi de la colle !

J'arque un sourcil et porte un peu de mon attention sur elle. Elle s'est mise droite face à moi, pensant me rappeler qu'à un moment donné, elle a eu l'ascendant sur l'enfant ou l'adolescent que j'étais. Mais elle ne m'impressionne pas. Je croise les jambes dans l'autre sens. Je n'ai pas bien dormi depuis plusieurs jours... elle le voit aux traces sur mon visage. J'ai encore de pouvoir appeler Dorreh, lui dire que j'ai menti, quand je lui ai dit ces horreurs, que je ne veux pas rompre, que je suis trop heureux avec lui. Et je la vois, furieuse avec sa mini paire de ciseaux, et j'ai peur, j'ai peur de devenir comme elle.

Je soupire, pour masquer une angoisse montante, je suis son regard jusqu'à mes doigts qui pianotent dans le vide. Elle penche la tête sur le côté. Il fut un temps, c'est moi qui la consolais, qui venais à son secours, qui courrais pour faire taire la voix malfaisante en dedans et maintenant elle la laisse parler et moi aussi, trop fatigué de me battre en permanence. Parce qu'il faut contrôler en permanence, tout retenir en permanence et c'est difficile, c'est très difficile. Et celui qui me connaît vient de repartir avec les morceaux de son cœur entre les mains. J'ai encore un marteau dans le poing.

Finalement, elle me tourne le dos et marmonne quelque chose que je n'écoute pas. J'abandonne ma position pour rejoindre la porte. Quand ma main se pose sur la poignée, elle fait volte face, ses yeux soudain deux grandes fenêtres sur un océan triste.
▬ Tu es si... méchant.

Je lève les yeux au ciel et quitte la chambre sans plus d'au revoir. On ne peut plus rien en faire quand elle devient comme ça. Je sors, prends une longue bouffée d'oxygène, jette un coup d'oeil à mon téléphone, pas de nouvelles reçues. Pas de nouvelles données. Je pince les lèvres puis le remets furieusement au fond de ma poche, je ne prends que les bonnes décisions, et j'en suis conscient. Ceux qui diront le contraire ne sont que des idiots.
▬ Excusez-moi, que j'entends après quelques minutes. Je m'attends presque à ce qu'on me dise que c'est 'elle', qui a demandé à ce que je revienne. Qui fait encore un caprice. Je serre le poing, me retourne et essaie de chasser la lassitude et le doute de mes traits, ils n'y ont pas leur place. Ilya, c'est cela ?
▬ M. Karenine, réponds-je avec dédain. Je le considère une seconde, essaie de me souvenir où j'ai bien pu le voir, on n'oublie pas un visage pareil. Oh mais oui, comment l'oublier ? Un fin sourire revient, en façade. Mais oui, bien entendu.
▬ Je sens que ça ne va pas...peut-être devrions-nous marcher un peu, prendre l'air, qu'en dîtes-vous ?

Quelques instants d'hésitation puis je hausse des épaules, lui rétorquant que oui, prenons l'air. Je ne peux pas décemment pas dire que ça ne va pas. C'est amusant, de le voir ici... Je passe une main contre ma nuque alors que nos pas se confondent vers la sortie. Je tâche de me redresser, me tenir le plus droit possible, mon pas se fait léger. Silence. Il vient avec cette frimousse que de bons souvenirs. Ces moments où Dorreh, mal à l'aise, regardait autour de lui ces gens qui n'en avaient à faire des autres. Quand, affalés au milieu de nulle part, je goutais son cou et ses lèvres. Sans me soucier de quoi que ce soit, sans même devoir me tenir droit comme maintenant. Douce parenthèse, comment pourrais-je y retourner sans lui ?
▬ Il est coutume de demander à ceux qu'on n'a pas vu depuis longtemps comment ils vont, n'est-ce pas, Viggo ? Ne vous inquiétez pas de moi, je suis toujours au... cherche le bon mot. Au maximum.

  Lun 30 Sep - 10:54
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Viggo Gorski
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Viggo Gorski
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Errance en pâmoison
Ilya & Viggo

La souffrance prend des chemins différents. Elle crée même des rivières. À nous d'apprendre à la laisser couler sans tenter de la retenir.
Il y a deux ans.

Thème musical

Distance.
Est-ce cela que tu veux lui manifester? Ton nom comme protection. Il n'est pourtant pas dupe. Le doute volette autours de toi, te rendant moins droit que ton buste qui se redresse. Apparences. Est-ce ainsi que tu as été élevé? À devoir te montrer exemplaire en toute occasion? Pourtant les émotions sont palpables. Son don le fatigue. Koldun est aux anges. Il t'apprécie particulièrement parce-que tu luttes contre ce qui est naturel. Mais cela ne pourra durer. La vie reprend toujours bien vite ses droits. Et même s'il ne sait pas ce qui alourdit tes traits, il n'en a pas besoin pour venir jusqu'à toi. L'endroit se veut impersonnel, ton accueil l'est donc tout autant. Il ne se vexera pas. Depuis sa mort, il connait les confins de ceux l'entourant. Il sait comme la vie nous porte à ne pas dire les bons mots, faire les bons choix. Il le sait d'autant plus maintenant qu'il est devenu plus sensible. Possédé par ce chaman qui ne cesse de se repaître du vécu des uns et des autres. Quand tes yeux le trouvent, tes traits semblent se détendre. Serait-ce suffisant pour t'amener loin de tes querelles internes? L'hôpital. Pas l'endroit le plus joyeux au monde. Pas celui auquel on vient la fleur aux lèvres. Il ne sait pas ce que tu vis, mais il fera en sorte de t'alléger. C'est plus fort que lui.

Le jardin vous accueille avec les senteurs de fleurs doucereuses. Comme une destinée distillée dans l'air ambiant. Vous n'étiez pourtant que des inconnus. Il a servi lors de soirées somptueuses. Se fondant dans le décors pendant que toi tu t'amusais, tu te délaissais, te laissais aller au creux du cou de ton tendre amant. Des images qui passent dans le regard arc-en-ciel de Viggo dont l'expression reste des plus neutres pour le moment. Qu'aurait-il réellement à te dire? C'était la rencontre de deux univers, deux mondes qui se rencontraient mais ne pourraient jamais s'épouser. Tu étais princier là où il n'était que chevalier. N'était-ce pas la vérité, à le voir venir à ta rescousse malgré ta dignité qui t'empêchait d'accepter son aide? Au moins voyait-il vos pas mêlés dans ce jardin comme un premier geste, un quelque chose qui pouvait réellement naître entre vous. Mais quelle en serait sa couleur? Seul le déroulé de votre conversation pourra vous en offrir une idée. Tu prends les devants. À moins que tu ne fais que poursuivre dans sa lancée? Tes mots se veulent rassurants. Mais pourquoi le ferais-tu envers lui? Il n'est rien à tes yeux, pourtant tu te souviens de son nom. Doit-il en être touché? Koldun observe derrière le regard auréolé de mauve de son hôte. Il t'observe avec acuité, non pas dans ce que tu montres à voir, mais dans ce que tu cherches à cacher. C'est là que l'intérêt peut naître pour lui. Pas dans ces façons d'être formatées. «Je ne joue plus dans les coutumes depuis bien longtemps.» La franchise. Une arme déroutante qu'il maniait pas habitude plus que par volonté.

Son pas était lent. Aucune urgence, à part celle de ralentir. Il comprend que tu souhaites maintenir un rôle. Vous n'êtes pas amis. Le fait de marcher ensemble n'est pas naturel. «Si je ne vous ai pas posé la question, c'est parce-que cela paraît.» Sa voix est posée. Peut-être trop affirmée quelque part. Il aurait eu presque le goût d'ajouter une M. Karenine, comme pour te signifier que tu as toujours le contrôle. Mais que dans les faits, tu avais beau placer différentes protections, il n'en avait cure. Tu n'étais pas passé au-dessus de la mort. Tu ne pouvais imaginer ce que cela faisait que de revenir différemment et pourtant si similaire. Cela vient casser plusieurs choses intérieurement. À commencer par ces règles dont tu semblais avoir besoin. «Je me rappelle de vous à un maximum...plus dynamique si j'ose dire.» Son regard se porta alentours. C'était calme. Presque trop. Comme si les morts pouvaient vous entendre. Se reprenant avec un léger sourire, il poursuivit: «Vous vous rappelez de mon prénom? J'avoue en être surpris...Je n'étais personne aux soirées où j'assurai la sécurité.» C'était devenu rare ce genre d'étincelle. D'exister réellement aux yeux de quelqu'un. Il n'était pas non plus en train de se faire des films. Sans doute allais-tu lui dire que tu connais le prénom de tous ceux qui sont plus ou moins proches de toi. Par sécurité. Encore ce sempiternel contrôle. C'était ce qu'il voulait croire à cet instant. Après tout, il ne voulait plus catégorisé qui que ce soit...encore moins quand on voyait à quel point la vie n'épargnait personne. La mort, la maladie...toutes ces choses qu'on ne pouvait maîtriser et qui pouvait nous ronger qu'on en soit touché directement ou par le biais d'un proche. Ses pensées s'échouèrent ainsi sur Yulian. Il se demandait encore à quel point sa disparition l'avait affecté.

@ilya k. romanov



(c) DΛNDELION
  Dim 13 Oct - 15:47
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